Sudouest
Un équipement unique en France, voué à la fois à la pratique de masse de la pelote basque et où s’engageront des paris sur des parties de cesta punta
Un équipement unique en France, voué à la fois à la pratique de masse de la pelote basque et où s’engageront, ce qui n’existe nulle part en Europe, des paris sur des parties de cesta punta, discipline la plus spectaculaire de la pelote. Que le sport basque par excellence ait son temple à Pau, voilà un paradoxe qui n’en est pas un. Vu le poids qu’a ce sport en Béarn, d’où sont issus de nombreux champions, dans les disciplines de la pelote. Vu la proximité culturelle du Béarn et du Pays basque, chacun dans son registre et ses traditions.
Le jaï alaï, long de 54 mètres, est certes l’élément phare de ce complexe de pelote (puisque c’est ainsi qu’il faut l’appeler); les compétitions de cesta punta, avec ses plateaux de joueurs professionnels, pourront y recevoir jusqu’à 1 090 spectateurs. Mais la distribution intérieure (8 302 m2) de l’équipement ouvre sur deux autres éléments majeurs : le mur à gauche (544 places assises) et le trinquet (608). Sans oublier, en extérieur, le fronton place libre qui contribue à inscrire l’ensemble « pelote » dans son vaste environnement, fait de l’hippodrome du Pont-Long, du Zénith et du Palais des sports.
Sous le nom de Pilotak, une entité unique dirigera, gérera et animera la structure au quotidien. Elle fait s’associer l’entrepreneur André Cessart, PDG de la société à objet sportif Pau Jaï Alaï, pour le compte de laquelle France Galop (PMU) enregistrera les paris comme sur un hippodrome, et Jean-Bernard Hourçourigaray, aussi connu pour ses talents de restaurateur « toqué » au « Gault et Millau » , que comme champion de pelote.
La Section prioritaire. Nonobstant la polémique entre le maire de Pau et Gérard Pierrou, président de la Section Paloise « pelote » et de la ligue du Béarn, André Cessart dit et répète que « la Section Paloise est chez elle au complexe de pelote ». Elle y dispose de locaux : un bureau, deux salles de réunions (l’une occasionnelle), d’un grand espace pour entreposer son matériel. Surtout, la Section est prioritaire dans l’utilisation des installations; lui sont attribuées 146 heures hebdomadaires.
Tout nouveau, tout beau. Mais André Cessart la joue modeste, disant sa ferme intention de s’intégrer dans le paysage palois et de jouer la synergie avec les autres institutions sportives de la ville (basket, rugby, etc.) Les réunions à paris (quinielas) auront habituellement lieu le vendredi soir, sauf le vendredi saint et durant l’été. Le rêve d’André Cessart : que Pau devienne à la cesta punta ce que lui ont été Miami et la Floride. Sans porter ombrage aux canchas de Biarritz et de Saint-Jean-de-Luz.