Bizia / Sudouest
CREATION
Pour l’infatigable Pierre « Lilou » Echeverria, responsable du grand osier à la Fédé, la passion pelotistique ne souffre pas la staticité… à l’heure du flou et de la démesure, notamment dans le domaine sensible des migrations pros à cesta punta, une stratégie, un nouveau mode de pensée organisationnelle s’est rapidement imposé à cet agitateur rarement en panne d’idées.
Présenté au bureau puis au comité directeur de l’instance nationale suprême, le nouveau bébé est né à l’unanimité et a été autorisé à grandir, sous couvert de garanties sécuritaires pour son épanouissement. Pour le géniteur le chantier est d’envergure mais les enjeux sont importants, pratiquement révolutionnaires en regard du vide actif, actuellement en vigueur. « Sud Ouest ». Quelle a été votre démarche pour faire évoluer le projet ?
Lilou Echeverria. J’ai prioritairement contacté les responsables des clubs concernés, ceux de notre Ligue mais aussi les voisines, pour obtenir une adhésion de principe. Il y a eu rapidement et spontanément un retour très positif. Je vais m’attacher maintenant à constituer un groupe de travail, avec les membres de la commission fédérale concernée mais aussi ceux qui s’occupent des finances, le tout sous l’oeil averti de Me Gilbert, avocat et spécialiste juridique.
J’espère boucler le 20 octobre, date à laquelle je terminerai mon tour des clubs à Toulouse. A la suite le projet ficelé sera présenté officiellement au Ministère de la jeunesse et des sports pour entérination. A priori la structure prendra la forme d’une association loi de 1901 avec à sa tête un président bénévole. Quel est l’objectif avoué et prioritaire de cette nouvelle structure ?
Il s’agit en priorité de redonner de la clarté, de la lisibilité au système professionnel, organiser, gérer le devenir des joueurs à travers des tournois-événements sur des sites stratégiques, avec l’appui de partenaires régionaux, pour certains déjà très intéressés, voire nationaux. Nos jeunes, formés dans nos écoles de pelote, vont et viennent, souvent anarchiquement sans certitudes ni garde-fous…
Nous allons collaborer avec les frontons américains et désormais les plus talentueux d’entre eux seront protégés par une option annexe qui leur fera participer à des rendez-vous haut de gamme, en marge de leur travail outre-Atlantique, sur des périodes évidemment courtes. On peut même envisager de leur proposer un statut sur mesure selon leur cas propre (pro ou semi-pro par exemple).
La constitution d’un championnat de France professionnel est à l’étude, au sein duquel la participation de pilotaris de l’autre côté n’est pas exclue. Le grand chistera ne sera pas oublié ?
C’est une spécialité qui s’exporte merveilleusement, une vitrine très porteuse, notamment en dehors du Pays Basque. Je peux vous dire que des frontons comme Royan, Cannes ou encore Paris sont très demandeurs de manifestations fortes. La modification des règles historiques a considérablement optimisé et favorisé la démocratisation du jeu, la majorité des joueurs en atteste.
On s’oriente donc vers la mise en place d’un Open de France de grande envergure à composante sportive très plurielle (l’essai avec Eric Irastorza s’est avéré très concluant) avec des étapes de plusieurs jours sur les sites choisis… à l’image de ce qui se fait au tennis, toutes proportions gardées bien sûr !
La résurrection de l’osier professionnel passera-t-elle par cette ambitieuse aventure ? Toutes les conditions semblent requises, même si le trublion de La Négresse n’oublie pas d’être pragmatique, en l’occurrence lucide… La réussite passera par un partenariat étroit entre les deux partis notamment sur le versant financier. Et comme on le sait bien, le nerf de la guerre est aussi celui qui ne laisse jamais en paix.